Nation

Le Canard enchaîné sous le feu des projecteurs : emplois fictifs et scandales révélés !

2024-10-07

Auteur: Léa

Le célèbre hebdomadaire satirique, Le Canard enchaîné, se retrouve au tribunal pour une affaire troublante qui pourrait ébranler l'image de ce pilier du journalisme français. Deux anciens dirigeants emblématiques, Michel Gaillard, âgé de 80 ans, et Nicolas Brimo, 73 ans, seront jugés à Paris à partir de mardi. Ils sont accusés d'« abus de biens sociaux » et de « faux », des charges graves qui pourraient avoir des répercussions majeures.

L'affaire remonte à mai 2022, lorsque Christophe Nobili, l'un des journalistes les plus respectés du Canard, a porté plainte après avoir mis au jour des anomalies comptables. Au cœur de l'enquête se trouve Edith Vandendaele, la compagne du dessinateur André Escaro, qui a été rémunérée pendant plus de vingt-cinq ans sans jamais avoir mis les pieds dans la rédaction. Cette situation est qualifiée d'« emploi fictif » par la brigade financière, et le couple pourrait également être convoqué au tribunal, bien que la santé fragile d'Escaro, âgé de 96 ans, incite à craindre un éventuel report des audiences.

Dans son livre intitulé "Cher Canard", Christophe Nobili partage son expérience et ses découvertes, comparant cette affaire à celle qui a éclaboussé François Fillon, lui-même ancien premier ministre ayant été au cœur d’un scandale similaire. Le Canard enchaîné doit maintenant fournir des explications sur cette rémunération douteuse. La direction de l'hebdomadaire affirme qu’après sa retraite en 1996, Escaro aurait produit plus de 8 000 dessins, justifiant ainsi un versement à sa compagne, malgré l'absence de contrat formel.

Les révélations de Nobili ont déclenché un débat intense sur l’éthique dans le journalisme et ont mis en lumière la nécessité de transparence au sein des institutions médiatiques. De nombreux journalistes se demandent maintenant jusqu’où peuvent aller les liens entre les dirigeants d’un média et leurs choix de gestion. Alors que l'affaire se poursuit, elle pourrait avoir des répercussions non seulement sur Le Canard, mais aussi sur la perception du journalisme d’investigation en France.