Après le Guardian au Royaume-Uni et La Vanguardia en Espagne, Ouest-France est le troisième quotidien européen à se retirer des publications sur le réseau social X, récemment acquis par Elon Musk. Cette annonce a été faite le mardi 19 novembre, soulignant une tendance inquiétante parmi les médias à reconsidérer leur présence sur les plateformes sociales.

La décision de Ouest-France, le premier quotidien régional en France, est motivée par plusieurs facteurs, notamment la récente nomination d’Elon Musk dans l’administration Trump. Cette information a suscité des inquiétudes quant à la direction que pourrait prendre le réseau social. Ouest-France évoque également des changements liés aux « pastilles bleues » qui, avant l'achat par Musk, certifiaient l'authenticité des comptes. Le journal critique également les nouvelles conditions de blocage de la plateforme, qui, selon lui, compromettent la sécurité des utilisateurs.

Dans un communiqué, Ouest-France a expliqué : « Pour ces raisons, et pour la défense des valeurs de notre média, attaché à la démocratie, à l’apaisement du débat et au respect de chacun, le directoire et la rédaction en chef ont collectivement décidé de suspendre les publications sur X. » Depuis octobre 2023, le journal avait déjà réduit le nombre de ses publications sur ce réseau, qui compte actuellement 688 000 abonnés.

Cette décision ne fait pas qu’éveiller des interrogations sur l'avenir de l'information. Elle soulève également un débat plus large sur les implications éthiques de l'engagement des médias avec des plateformes souvent critiquées pour leur rôle dans la désinformation et la polarisation des opinions. Alors que d’autres médias tels que Sveriges Radio, NPR et PBS avaient également opté pour une certaine prudence vis-à-vis de X, la question persiste : est-ce le début d'une nouvelle ère pour la relation entre les médias traditionnels et les réseaux sociaux ?