
LFI : Une invitation controversée à un organisme promouvant un islam radical !
2025-03-12
Auteur: Léa
Docteur en anthropologie et présidente du Cerif (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme), Florence Bergeaud-Blackler, a récemment publié "Le Frérisme et ses réseaux" (Odile Jacob, 2023), qui vient tout juste de paraître en format poche.
Mercredi 12 mars, le député de La France Insoumise (LFI), Raphaël Arnault, organise une table ronde au Palais Bourbon, rassemblant différentes associations, dont le CCIE. Ce dernier est la branche belge d’un collectif dissous en France en 2020, le CCIF.
Florence Bergeaud-Blackler précise que le CCIE est effectivement la vitrine du CCIF qui, après s'être autodissous en octobre 2020, a transféré ses activités à des associations partenaires pour continuer son combat contre l'islamophobie à l'échelle européenne. Avec un logo dont la partie grise évoque le CCIF, leur site web est hébergé sur des serveurs suisses et ils ont été établis comme une association à but non lucratif à Bruxelles. Ce groupe a irrémédiablement lancé une campagne victimaire à travers l'Europe, soutenue par l'association anglaise CAGE, se plaignant des actions du gouvernement français contre ce qu'ils qualifient d'"islamophobie d'État".
Cette campagne visait à discréditer la loi "séparatisme" de Gérald Darmanin, qui est considérée par certains comme ciblant directement les musulmans en France. Cette approche a généré un climat de défiance croissant parmi la communauté musulmane envers la laïcité, dont 78 % estiment en 2023 qu’elle est islamophobe.
Pour la réunion qui se profile, il est indispensable que Yaël Braun-Pivet demande des clarifications au groupe LFI sur sa position par rapport à cette affaire.
La réunion sera centrée sur le thème de l'islamophobie. Comment LFI envisage-t-elle ce concept ? En 2022, LFI a réussi à capter 69 % des voix musulmanes au premier tour de l’élection présidentielle grâce à une stratégie axée sur la lutte contre l’islamophobie. Jean-Luc Mélenchon, leur candidat, a été un fervent défenseur des musulmans, des néo-féministes intersectionnels et des mouvements indigénistes, s’assurant ainsi un soutien électoral.
Le CCIE, qui entretient de bonnes relations avec les institutions européennes, a pour objectif de promouvoir l'idée que l'islamophobie est un obstacle à une société inclusive, insinuant que les violences des minorités seraient dues à cette perception négative. LFI est désormais confrontée à une population avec des attentes précises : la protection contre une islamophobie jugée systémique et la demande de reconnaissance des pratiques religieuses musulmanes, telles que la défense du voile et du halal. Il en va de leur survie politique et ils doivent rassurer cette communauté pour éviter une perte significative de soutien.
En parallèle, les Frères Musulmans comprennent parfaitement le pouvoir qu'ils exercent sur ce parti, en flattant ses représentants souvent déconnectés des problématiques en jeu, tout en leur permettant de conserver leurs sièges.
Les activités du CCIE à Bruxelles restent modestes et soigneusement orchestrées pour ne pas contrarier les institutions belges et internationales. Ils se présentent comme un lobby à l’écoute, coopérant avec d’autres associations dans le cadre de fédérations fréristes telles que le FEMYSO (Youth of the European Muslim Society), l’ENAR et d'autres organisations pour la défense des droits humains.
Le CCIE, avec ses liens idéologiques avec les Frères Musulmans, façonne une génération d’activistes qui s'engagent dans la lutte contre les discriminations et le racisme, et cherche à influencer les politiques au sein des institutions européennes et françaises. Le CCIE et ses alliés soutiennent l’idée d'une persécution des musulmans, à des fins de visibilité et de soutien institutionnel.
La question de la proximité idéologique du CCIE avec les Frères Musulmans est évidente. En effet, le CCIE représente une continuation des efforts des Frères Musulmans pour convertir la société au travers de la théologie islamique, non pas seulement en termes de foi, mais selon les normes et lois islamiques. Ce qui soulève inévitablement des inquiétudes quant à la direction prise par certaines idéologies dans la sphère politique française.